Qui sont les Gilets Jaunes ?

Jusqu’aux manifestations, ils étaient la “masse silencieuse”, un secteur de la société qui n’a pas l’habitude d’exprimer ses intérêts. Ils n’ont pas de théorie, pas de chefs, pas de classiques ni même de stars à la Greta Thunberg ou Alexandria Ocasio-Cortez. Et ils n’ont pas non plus de projet de société alternatif, pas d’utopie, si ce n’est peut-être la nostalgie d’une vie bonne. Et la bonne vie n’est en fait pour la plupart que le souhait de sortir de la précarité et du déclassement social.

Cela vaut bien sûr surtout pour une nouvelle conscience de soi politisée chez les gilets jaunes eux-mêmes et dans les milieux sociaux dont ils sont issus : les perdants de la mondialisation néolibérale menacés de relégation, les précaires qui évitent de justesse de tomber dans le chômage ou l’aide sociale, mais qui doivent s’inquiéter à chaque fin de mois de savoir comment ils vont joindre les deux bouts. … la caissière des supermarchés, les chauffeurs des services de livraison de colis, le personnel de nettoyage et de gardiennage et tous les autres avec les bullshit jobs du nouveau prolétariat des services.

Même parmi les masses qui ont pris la Bastille le 14 juillet 1789, personne n’avait lu Voltaire, Diderot et Montesquieu, et la plupart ne savaient même pas lire et écrire. Ils ont pourtant écrit l’histoire.

De plus, le gilet jaune a un énorme impact visuel lorsqu’il est porté en groupe, car il exagère l’impression de masse.

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